Cette publication devenue virale nous prouve que « les règles ne concernent pas que les femmes »

« Les règles ne concernent pas que les femmes #saigner avec les trans ». (Photo : Instagram/Toni the Tampon)
« Les règles ne concernent pas que les femmes #saigner avec les trans ». (Photo : Instagram/Toni the Tampon)

Cass Clemmer, auteur et illustrateur des Aventures de Toni le tampon, un livre de coloriage qui explique que les règles concernent tous les genres, a récemment partagé un message afin de mettre en avant un problème important.

Sur une photo partagée sur la page Instagram Toni the Tampon, on peut voir Cass Clemmer, qui est trans, assis sur un banc les jambes écartées, révélant ainsi une tache de sang.

« Vous savez tous que je suis trans et homosexuel, et ce que cela signifie pour moi, c’est quelque chose qui n’est ni ici ni là, c’est un compromis heureux et effrayant », a écrit Cass au début de sa publication, utilisant le hashtag #BleedingWhileTrans (#saigneraveclestrans) et racontant ses pensées de façon rythmique. « Je parle de l’inclusion des genres, et j’écris ces rythmes pour vous aider à comprendre, je ne parle pas de choses superficielles, car les règles sont réellement traumatisantes pour moi. »

Y’all know I’m trans and queer, And what that means for me all around, Is something that’s neither there nor here, It’s a happy, scary middle ground. So when I talk gender inclusion, And I wrote these rhymes to help you see, I’m not tryna bring up something shallow, Periods are honestly pretty traumatic for me. See my life is very clearly marked, Like a red border cut up a nation, A time before and a time beyond, The mark of my first menstruation. So let me take you back, To the details that I can still recall, Of the day I gained my first period, And the day that I lost it all. I was 15 and still happy, Running around, all chest bared and buck, Climbing trees, digging holes, And no one gave a single fuck. I mean I think my ma was worried, So I went and grew out my locks, A sign I was normal, still a girl, A painted neon sign for my gender box. So, the day I got my period, My god, a day so proud, This little andro fucked up kid, Had been bestowed the straight, cis shroud. The relief got all meshed up in my pain, In that moment, I sat down and cried, Just thanking god I was normal, While mourning the freedom that had died. Everyone told me my hips would grow, I looked at them and couldn't stop crying, "What's wrong with you? You'll be a woman!" They kept celebrating a child dying. See my body had betrayed me, That red dot, the wax seal, On a contract left there broken, A gender identity that wasn’t real. Most people deal with blood and tissue, And yet my body forces me to surrender, Cause every time I get my cycle, Is another day I shed my gender. My boobs betray me first, I feel them stretching out my binder, I send up questions, "am I cursed?" And wish to god that she was kinder. The five days it flows, I try to breathe, I dissociate, While my body rips outs parts of me, Leaving nothing but a shell of hate. The blood drips from an open wound, Of a war waging deep inside my corpse, The battle between mind and body, Immovable object; unstoppable force. #bleedingwhiletrans #menstruator #genderinclusion #mencanmenstruate #protectranskids #periodpride #genderdysphoria #menstruationmatters [PLEASE SHARE!]

A post shared by Toni the Tampon (@tonithetampon) on Jul 12, 2017 at 9:50am PDT

Cass Clemmer, qui a grandi avec l’Enfance Missionnaire d’une communauté baptiste, a raconté à ses lecteurs la période de ses « premières règles ».

« J’avais 15 ans et j’étais encore heureux, je courais partout torse nu, je grimpais aux arbres, je creusais des trous et cela ne dérangeait personne. J’ai vu que ma mère s’inquiétait, alors j’ai laissé pousser mes cheveux, c’était un signe que j’étais normal, encore une fille, c’était comme une enseigne lumineuse qui affichait mon genre. »

« Et le jour où j’ai eu mes règles, mon dieu, un jour de fierté, cette enfant androgyne suivait enfin le bon chemin. Le soulagement a grandi en même temps que la douleur, et à un moment, je me suis assise et j’ai crié, remerciant dieu d’être normale, tout en pleurant ma liberté perdue. »

Mais lorsque les gens ont joyeusement expliqué à Cass que « tes hanches vont s’élargir », le jeune artiste a fondu en larmes.

« Qu’est-ce qui ne va pas chez toi ? Tu vas devenir une femme ! », lui a-t-on dit. « Ils continuaient de fêter la fin de mon enfance. Mon corps m’avait trahi, ce point rouge, le sceau en cire cassé sur un contrat, une identité sexuelle qui n’était pas réelle. »

« La plupart des gens s’accommodent du sang, mais mon corps me force à me rendre, car à chaque fois que j’ai mes règles, je perds à nouveau mon genre. Mes seins m’ont trahi en premier, je les ai sentis grossir sur mon torse, je me posais des questions « Suis-je maudit ? », et souhaitait que dieu soit plus clément. »

« Durant les cinq jours de flux, j’essaie de respirer, je me dissocie pendant que mon corps se déchire, ne laissant qu’une enveloppe de haine. Le sang s’écoule d’une blessure ouverte faite durant une guerre qui a lieu au plus profond de ma dépouille, la bataille entre le corps et l’esprit, objet inamovible, force invincible », a conclu Cass avec les hasthags #bleedingwhiletrans et #mencanmenstruate (#leshommespeuventavoirleursrègles).

Bien entendu, la publication a suscité une vive controverse.

Le libéralisme est un trouble mental & chaque jour, les libéraux sont de plus en plus dépravés !

Le libéralisme est un trouble mental & chaque jour, les libéraux sont de plus en plus dépravés !

C’est assez bizarre ! Les règles ne concernent QUE les femmes, une fille avec des cheveux courts et un pantalon est toujours une fille – soyons honnête.

Mais l’auteur a également reçu beaucoup d’amour et d’encouragements de la part de ses abonnés Instagram.

« Tu es incroyable ! J’aime ce que tu fais. Reste fort !! »

« Je t’aime tellement, tu es incroyable ! Continue d’être courageux et de faire entendre ta voix ! Les détracteurs auront toujours quelque chose à dire, mais au final, c’est le bien qui l’emporte ! »

Et Cass Clemmer n’est pas du genre à se taire face à ses détracteurs. Après que les médias se soient enflammés contre son livre de coloriage les Aventures de Toni le tampon, l’artiste a utilisé Instagram pour publier un message encourageant.

« Les médias de droite ont attaqué mon #livredecoloriagesurlesrègles toute la semaine, le qualifiant de « violant à l’égard des enfants » parce qu’il affirme que les trans et les personnes de genre non confirmé ont également leurs règles. En réponse, je fais don de tous les bénéfices de la semaine à @translifeline. Si vous voulez aider les personnes réglées de tous genres, partagez cette publication. Lorsqu’ils abaissent le niveau, nous le remontons. »

Nisean Lorde