Un décret instaure la dégressivité des moyens accordés aux anciens présidents

Un décret publié ce matin au Journal officiel instaure une dégressivité des moyens accordés aux anciens présidents de la République, avec une réduction du nombre de collaborateurs au-delà de la cinquième année suivant leur départ de l'Elysée.

“Au-delà” de ces cinq années, le nombre des “collaborateurs permanents” passe de sept à trois, celui des agents de service de deux à un, selon ce décret. Pour les anciens présidents “investis avant le 15 mai 2012”, en l'occurrence Valéry Giscard d'Estaing, Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy, ce délai de cinq années “court à compter de la date d'entrée en vigueur du présent décret”.

Fin septembre, Mediapart publiait un rapport confidentiel de la Cour des comptes et du Conseil d'État, remis en 2014 à François Hollande dans lequel on apprenait que les privilèges des anciens présidents s'élevaient à plus de 10 millions d'euros par an.
Une somme qui comprend les appartements de fonction meublé, les voitures avec deux chauffeurs, les sept collaborateurs, les deux personnels de maison, des lignes de téléphone, les billets de trains et d'avions gratuits, les gardes du corps. Par ailleurs, les ex locataires de l'Elysée touchent également une dotation annuelle de 65 000 euros, sans compter les 14 400 euros mensuels pour ceux qui siègent au Conseil constitutionnel.
Tous ces avantages sont listés dans une lettre de 1985 adressée par le Premier ministre Laurent Fabius au président Valéry Giscard d'Estaing.

Le rapport avait été remis à François Hollande dans le plus grand secret en 2014, à la demande même du chef de l'Etat.

Les auteurs de rapport recommandaient une réduction des dépenses, dans “un triple souci de modernisation, de transparence et de maîtrise de la dépense publique”. Parmi les pistes envisagées :
- La dégréssivité des avantages
- La suppression des privilèges prévues pour les veuves

Le texte soulignait par ailleurs que le dispositif de soutien matériel dont bénéficient les anciens présidents français se situerait à un niveau plus élevé que ceux qui existent à l'étranger.