Premier débat de campagne en Grande-Bretagne sans vainqueur net

SALFORD, Angleterre (Reuters) - Aucun candidat n'a tiré son épingle du jeu du grand débat télévisé qui opposait jeudi soir les dirigeants des sept partis engagés dans la campagne des élections législatives en Grande-Bretagne le 7 mai. Trois sondages effectués après l'émission ont donné quatre vainqueurs différents, reflet de l'incertitude qui prévaut à moins de six semaines d'un scrutin très indécis. Le Premier ministre conservateur, David Cameron, pourra cependant se réjouir d'apparaître, selon une enquête Comres/ITV, comme le responsable le plus capable de diriger le pays (40% des sondés), loin devant son rival travailliste Ed Miliband (28%). Selon l'un de ces sondages express, c'est la dirigeante du Parti national écossais (SNP) Nicola Sturgeon qui s'est le mieux sortie de ce débat organisé par ITV dans une ancienne fabrique du nord de l'Angleterre. Mais d'après une autre enquête, Ed Miliband l'a emporté d'une courte tête, tandis qu'un troisième sondage donne ex-aequo Miliband, Cameron et le chef de file du parti anti-européen et anti-immigrés UKIP (Parti de l'indépendance du Royaume-Uni) Nigel Farage. Chaque participant avait 60 secondes pour répondre à une question du public sur des thèmes relatifs à l'économie, le système de santé ou encore l'immigration. Les échanges sont restés globalement policés. Outre Cameron, Miliband, Sturgeon et Farage, les dirigeants du parti libéral-démocrate (Nick Clegg), du Parti vert (Natalie Bennett) et du parti nationaliste gallois (Leanne Wood) étaient présents. Dans l'un des moments les plus animés du débat, David Cameron a désigné un par un ses adversaires en les accusant de vouloir tous imposer au pays davantage de dette et d'impôts. Nigel Farage a suscité des protestations quand il s'est plaint du nombre d'étrangers qui chercheraient à se soigner contre le sida en Grande-Bretagne. Nick Clegg a semblé mettre en difficulté Ed Miliband en le sommant de présenter ses excuses au nom du Labour pour avoir "détruit l'économie" entre 1997 et 2010. Le dirigeant travailliste s'est ensuite repris en martelant qu'il comptait "récompenser le dur labeur de tous dans ce pays, et pas seulement de ceux qui touchent des bonus à six chiffres". (William James, Jean-Stéphane Brosse pour le service français)