Lyon : les assassins présumés de Léo devant la justice

Qu’est-ce qui a poussé ces trois individus à tuer Léo, un adolescent de 16 ans en 2013, à Sablon dans l’Isère.

Antony, 31 ans, Yanis, 27 ans et sa sœur Marine, 21 ans comparaissent jusqu’à vendredi devant la cour d’assises du Rhône pour le meurtre de Léo, un adolescent de 14 ans, le 2 mai 2013 à Sablon dans l’Isère.

Le cadavre de Léo avait été retrouvé au lendemain de sa mort, sur les berges du Rhône, une plaie béante au cou. L’enquête de police a permis de déterminer que le garçon avait été attiré dans un guet-apens avant d’être égorgé.

A la barre, les accusés se rejettent la responsabilité. Pourtant Léo, un jeune Rom d’origine serbe habitant à St Fons était attendu à cet endroit par le trio sous un prétexte banal : l’essai d’une nouvelle voiture.

Pour le moment, les enquêteurs n’ont qu’une seule certitude, Marine n’était pas présente le soir du crime, pourtant elle est considérée comme l’instigatrice de cette sombre affaire. C’est elle qui aurait attiré Léo en lui faisant croire qu’elle lui donnait rendez-vous pour essayer une nouvelle voiture. C’est également elle qui aurait instrumentalisé son frère en le remontant contre l’adolescent.

Le tribunal va essayer de déterminer quelle est la responsabilité précise de Marine, 18 ans à l’époque des faits.

Tué pour une embrouille sentimentale

Au moment du drame, Yanis fréquente la meilleure amie de Léo, une jeune fille de 15 ans. L’adolescent aurait tenté de faire rompre le couple et se serait mêlé de la vie privée de Marine, selon la version livrée par les frères et sœurs. Son comportement aurait fortement agacé les accusés.

Les quatre coups de cutter à la gorge auraient été portés par Yanis, mais celui-ci nie les faits. Il multiplie les contradictions et craque devant la cour. Il a changé de versions des faits de très nombreuses fois au cours de l’instruction, reportant la faute sur Antony, le seul des trois qui n’a pas changé de discours durant les trois dernières années.

« Pourquoi mentez-vous tout le temps ? », l’interroge l’avocat général. « Je n’ai pas le choix », répond-il énigmatiquement en pleurant. A la barre, il affirme que ses parents ne le soutiennent plus, lui reprochant d’avoir mêlé sa sœur à cette histoire. « Ils me mettent la pression pour que je dise qu’elle n’y est pour rien », éclate-t-il en sanglot.

« Nous avons affaire à deux manipulateurs qui se renvoient la balle. Ils ont livré tellement de versions différentes qu’on ne sait pas réellement ce qui s’est passé ce soir. Pourtant, c’est important de le savoir », explique Florence Vincent, avocate de la famille de la victime.

Les trois accusés encourent la réclusion criminelle à perpétuité.