Loi Travail : Emmanuel Macron tacle François Hollande

AFP

Le ministre de l'Economie, Emmanuel Macron, a attribué jeudi les difficultés du gouvernement à faire adopter la loi El Khomri au débat sur la déchéance de la nationalité en début d'année qui a “brisé beaucoup de gens à gauche”.

Lors d'une conférence au “Forum for new diplomacy” à Paris jeudi soir, Emmanuel Macron a lâché une petite phrase qui devrait agacer l’Elysée au plus haut point. "Je pense que c'est dû au fait que nous avons présenté cette réforme après un débat très compliqué sur la nationalité qui a brisé beaucoup de gens à gauche et l'unité autour des réformes", a-t-il déclaré pour expliquer les difficultés rencontrées par exécutif pour faire passer la loi Travail.

“C'était un moment très particulier”, a-t-il insisté, convaincu que la France est un pays réformable. “Je ne pense pas que la majorité des Français soient à mort contre ces réformes”, a-t-il insisté.

Va-t-il une fois encore rétropédaler ?

Emmanuel Macron est devenu le spécialiste des sorties fracassantes qu'il nuance a posteriori. Le ministre de l’Economie avait pris ses distances avec la loi sur la déchéance de la nationalité en début d'année, estimant qu’“on ne traite pas le mal en l'expulsant de la communauté nationale”. Il s’était fait rappeler à l'ordre par le Premier ministre, Manuel Valls. Il avait dans la foulée corrigé le tir en déclarant : "Mon souhait le plus profond est que cette réforme puisse se faire comme le président de la République l'a voulue.“

Et les exemples de rétropédalage ne manquent pas avec le ministre de l’Economie. Une stratégie pour suggérer aux électeurs qu’il ne valide pas complètement la politique parfois décriée de François Hollande tout en montrant qu’il sait jouer collectif et qu’il assume les positions du gouvernement.

Devant le Medef, il avait dénoncé la "fausse idée” selon laquelle “la France pourrait aller mieux en travaillant moins”. Il s'était repris en expliquant à l’AFP : “Je ne parlais pas des 35 heures, mais du rapport au travail. Il en faut plus, pas moins. C'est le beau combat de la gauche, car le travail, c'est le moteur de l'émancipation individuelle.”