Kimi Räikkönen signe une pole historique à Monza, Vettel verrouille la 1ère ligne

FORMULE 1 – En signant le record absolu du circuit de Monza, Kimi Räikkönen a décroché la 18e pole position de sa carrière. Avec le 2e temps de Sebastian Vettel, Ferrari s’assure une première ligne 100% rouge… pour le plus grand plaisir des tifosi.

(Crédit Getty)
(Crédit Getty)

Pas d’effusion de joie en sortant de sa monoplace, tout juste un petit sourire. Auteur d’une pole position qui restera dans les annales, Kimi Räikkönen a fait du Kimi Räikkönen, assurant le service minimal. Pour l’émotion, il fallait regarder du côté de sa femme, Minttu, les larmes aux yeux au passage du drapeau à damiers de son mari. Ou du côté de Maurizion Arrivabene et des mécaniciens Ferrari, fous de joie.

Räikkönen fait tomber le record de Monza, Vettel déçu
Mais qu’importe, les Tifosi ne lui ont pas tenu rigueur. Bien au contraire. La prestation d’Iceman restait le plus important. Bénéficiant de l’aspiration de son coéquipier en Q3, le dernier champion du monde de la Scuderia est sorti du bois au meilleur moment. Dans les ultimes instants de la qualification, le Finlandais de 38 ans a pris l’ascendant sur Vettel sur la feuille des temps. Toujours derrière le quadruple champion du monde depuis le début du week-end, Räikkönen a signé la 18e pole de sa carrière au nez et à la barbe de son coéquipier, devenant ainsi le poleman le plus âgé depuis Mansell en 1994 (41 ans). Et avec un chrono en 1’19’’119, le Finlandais fait même oublier le précédent record de la piste, détenu par Juan Pablo Montoya depuis 2004 (1’19’’525).

Pour compléter le bonheur des supporters italiens, venus comme à chaque Grand Prix en masse, Sebastian Vettel a verrouillé la première ligne en signant le 2e temps, à 161 millièmes de son coéquipier. Toutefois, à l’arrivée, l’Allemand a eu du mal à cacher sa déception. A la radio, alors que son ingénieur l’informait de sa position, tout heureux du résultat des Rouges, le quadruple champion du monde a simplement et laconiquement répondu qu’ils en parleraient “plus tard”. “C’est un bon résultat pour l’équipe, c’est mieux d’être devant les Mercedes, mais je suis déçu”, a-t-il confirmé à sa descente de voiture, ajoutant : “Clairement je n’étais pas content mais je ne vais pas vous dire pourquoi.” Maurizio. Arrivabene va donc devoir calmer l’orage rapidement.

Les Mercedes matées, Red Bull en demi-teinte
Derrière, Lewis Hamilton a bien tenté. Le Britannique a même été virtuellement en pole durant la majeure partie de la Q3. Après avoir bénéficié de l’aspiration de ses rivaux dans sa première tentative, le leader du championnat a signé le meilleur temps. Auteur d’un sans-faute, le natif de Stevenage n’avait toutefois rien à se reprocher. Et n’affichait aucun regret à l’issue de la séance. “On a fait tout ce qu’on a pu mais cela n’a pas suffi. Ils ont l’avantage depuis le début du week-end sur leur terrain même si les écarts sont très faibles.”

Si Hamilton a terminé à seulement 14 millièmes de son meilleur ennemi au championnat, Valtteri Bottas a accusé un retard bien plus conséquent sur les monoplaces du Cheval cabré. Quatrième à plus d’une demi-seconde, le Finlandais devance un Max Verstappen esseulé. En effet, l’autre Red Bull s’élancera du fond de la grille après la mise en place du nouveau moteur Renault. Si l’introduction de la Spec C du bloc au Losange n’a coûté aucune pénalité à Verstappen, car il s’agit de son 3e moteur de la saison, elle vaut à Daniel Ricciardo de lourdes pénalités. Pas de quoi toutefois entamer le moral de l’Australien qui rêve quand même de podium.

Trois Français dans le top 10 !
Depuis la rentrée des classes, les Français sont à la fête le samedi. Alors que nos trois représentants figuraient dans les 10 premiers sur la grille à Spa la semaine dernière, Esteban Ocon, Pierre Gasly et Romain Grosjean ont remis ça à Monza. Sixième de la qualification, Romain Grosjean semble avoir retrouvé un second souffle au meilleur moment, alors que son avenir chez Haas n’est pas encore confirmé.

Esteban Ocon, lui aussi dans l’incertitude la plus totale pour la suite de sa carrière en F1, a de nouveau montré de quoi il était capable. Alors que son coéquipier, Sergio Pérez, n’a pu faire mieux que le 16e temps, mal aidé par la stratégie de Racing Point Force India en Q1, le Normand s’élancera de la 8e place sur la grille.

Pour Pierre Gasly, la Q3 semblait inenvisageable avant la séance. Le futur pilote Red Bull a pourtant réussi à y accéder, signant le 9e temps devant… Lance Stroll.

Les Williams à la fête, Sauber dans l’incompréhension, Vandoorne encore derrière
Mauvaises élèves de la saison, habituées du dernier rang, à côté du chauffage, les Williams ont pris de bonnes résolutions. Les deux monoplaces de Grove se sont ainsi hissées dans les 15 premières en Q1, décrochant brillamment leurs tickets pour la 2e partie de la qualification. Sûrement porté par l’assurance de courir très prochainement pour Racing Point Force India, Lance Stroll a même réussi à passer en Q3, avec le 10e temps à la clé. Sergey Sirotkin s’élancera pour sa part de la 12e place.

Chez Sauber, l’incompréhension était de mise à l’issue de la qualification. Relativement confiants après les séances d’essais, malgré l’énorme crash de Marcus Ericsson lors des EL2, les pilotes de l’écurie suisse n’ont pas réussi à se dépêtrer de la Q1. “On ne s’y attendait absolument pas, je ne comprends pas, je suis content de mon tour donc il faut regarder les données, a lancé un Leclerc dubitatif face à son 17e temps. Mon meilleur tour, j’en suis hyper content, c’est difficile à comprendre. On manquait de performance pure, et c’était inattendu après les essais libres.” Marcus Ericsson a pour sa part signé le 19e temps.

En revanche, pas de miracle pour Stoffel Vandoorne. Au volant de sa papaye récalcitrante, le Belge a fini la qualification à une place qu’il commence à très (trop) bien connaître… la dernière. Le pilote de 26 ans profitera des différentes pénalités pour grappiller quelques places. Mais rien d’enthousiasmant pour celui dont l’avenir est encore très incertain chez McLaren. Surtout quand son voisin de box, le futur retraité de la F1 Fernando Alonso, réussit à signer le 13e temps…

Le résultat complet de la qualification :