Inceste: Coline Berry "maintient" et "assume toutes ses accusations" contre son père Richard

Mardi, la Cour de cassation a cassé la condamnation de Coline Berry-Rojtman pour diffamation envers son ex-belle-mère Jeane Manson et a renvoyé le dossier devant la cour d'appel de Lyon.

Trois jours après la décision de la Cour de cassation, qui a cassé sa condamnation pour diffamation envers son ex-belle-mère Jeane Manson, Coline Berry "maintient" et "assume toutes ses accusations" contre son père Richard, a-t-elle déclaré sur le plateau de BFMTV, ce samedi.

Dans un article publié par Le Monde en février 2021, Coline Berry-Rojtman avait évoqué des violences sexuelles qu'elle aurait subies mineure en 1984 et 1985 au domicile de son père qui vivait alors avec Jeane Manson, accusée d'avoir participé avec l'acteur à ces agressions.

Mardi, la Cour de cassation a annulé la décision de la cour d'appel de Riom (Puy-de-Dôme), qui avait condamné la fille de Richard Berry, pour diffamation envers son ex-belle-mère Jeane Manson. "Je suis soulagée, mais vigilante car il y aura un nouvel appel", a-t-elle réagi sur notre plateau.

"Ils ont fait n'importe quoi"

Pour Coline Berry, cette décision est "un pas important". "C'était hallucinant qu'on puisse porter plainte contre moi alors que j'ai simplement dénoncé des faits dont j'étais victime", a-t-elle expliqué, critiquant que cette décision de la cour d'appel de Rion soit rendue alors que "l'enquête était en cours".

"C'est une manière de dire qu'ils ont fait n'importe quoi", a pour sa part réagi son avocat, Me Patrick Klugman, présent à ses côtés.

"La Cour de cassation explique que c'est tout ce qu'il n'aurait pas fallu faire, que cette condamnation de Coline n'a pas lieu d'être. Non seulement, elle l'anéantit (...). Signal supplémentaire, la Cour de cassation renvoie vers une autre cour d'appel, qui n'est pas la même", a-t-il ajouté.

"C'est un procès où j'ai à peu près tout subi"

Mais ce qui s'est passé est "monstrueux", ajoute Coline Berry, qui a vécu la plainte pour diffamation de façon "sidérante". Pour la fille de Richard Berry, c'est "un renversement des places".

"C'est moi qui devenais accusée alors que je venais porter plainte. C'est un procès où j'ai à peu près tout subi, tout entendu, où j'ai même été jusqu'à être giflée dans l'enceinte du tribunal par ma belle-mère", décrit-elle.

Pour son avocat, "tout a été fait pour la clouer au silence, la clouer au pilori": "Comment peut-on qualifier autrement une femme seule qui dénonce ce qu'il y a de plus dur à dénoncer, les abus dans son enfance de la part de son père et de celle qui était à l'époque sa belle-mère?", s'interroge-t-il.

"Je n'attends plus rien de mon père"

Concernant la plainte déposée par Coline Berry, qui accuse son père d'inceste, l'enquête a été classée sans suite le 31 août 2022 pour cause de prescription. "Même si des faits sont prescrits, ils peuvent être qualifiés. Moi, ils ont été qualifiés", répond Coline Berry.

Richard Berry, lui, a toujours nié les accusations d'inceste formulées par Coline Berry. "Il y a deux choses, c'est sa dénégation et les faits. Les faits, je vis avec malgré tout et je me construis avec, comme je peux, dans la douleur. Pour ses dénégations, je lui ai tendu la main des dizaines de fois", ajoute-t-elle.

"Je n'attends plus rien de mon père", enchaîne Coline Berry.

Néanmoins, selon son avocat, Me Patrick Klugman, il reste une "voie civile". "Quand l'action au pénal est prescrite, on regarde si le dommage subi dans l'enfance, lui, a cessé ses effets. Il y a une décision importante du tribunal de Paris qui a considéré que, le préjudice n'étant pas consolidé, l'action civile restait ouverte", explique-t-il.

"Ça pourrait aboutir à attraire devant une juridiction civile la responsabilité de Richard Berry ou Jeanne Manson sur le préjudice qui est persistant", ajoute l'avocat.

Article original publié sur BFMTV.com

VIDÉO - Le témoignage de Florence Hirigoyen, victime d'inceste