Harcèlement sexuel présumé : de nouveaux témoignages contre Denis Baupin

AFP

Cinq femmes sortent du silence ce lundi. Elles disent avoir subi des gestes déplacés, certains assimilables à des agressions sexuelles, de la part du député écologiste Denis Baupin.

France Inter et Mediapart, les deux médias à l’origine de l’affaire Baupin, expliquent ce lundi que les faits présumés remontent à une période allant de 1998 à 2014. Ces témoignages s'ajoutent à ceux qui ont poussé l’élu à la démission de la vice-présidence de l'Assemblée nationale le 9 mai et conduit à l'ouverture d'une enquête préliminaire le lendemain.

“Denis Baupin m'a agressée physiquement"

Parmi les nouvelles prises de parole figure celle d'une collaboratrice de Dominique Voynet au ministère de l'Environnement, lorsque Denis Baupin était conseiller au cabinet, à la fin des années 1990. Geneviève Zdrojewski, qui n'était pas militante écologiste, a expliqué à France Inter et Mediapart qu’”à deux reprises, entre 1997 et 1998, Denis Baupin m'a agressée physiquement". Elle a raconté qu’il s’était une première fois “jeté” sur elle et, la fois suivante, l’avait plaquée contre un mur en lui tenant la poitrine et en essayant de l'embrasser.

Une jeune journaliste travaillant à la radio accuse également l’homme politique de s’être comporté de façon inappropriée. Elle a déclaré avoir reçu des sms insistants de la part de Denis Baupin pendant deux jours, fin décembre 2014.

“J’ai envie de voir ton cul”

Ces accusations s’ajoutent à celles intervenues début mai. Sandrine Rousseau, actuelle porte-parole d'EELV, a raconté en début de mois son calvaire sur le site de France Inter : “Il m’a plaquée contre le mur en me tenant par la poitrine et a tenté de m’embrasser dans le couloir, durant une pause alors que j’animais une réunion. J’en ai parlé à deux membres de la direction du parti. L’un m’a dit : “Ah il a recommencé”. L’autre : “ce sont des choses qui arrivent très souvent”. Sur le site de Mediapart, Elen Debost, adjointe à la jeunesse EELV de la mairie du Mans, a évoqué de son côté la centaine de SMS plus que douteux qu'elle aurait reçus de Denis Baupin : “J’adore les situations de domination. Tu dois être une dominatrice formidable”, “J’ai envie de voir ton cul” ou encore “Je suis dans un train et j’aimerais te sodomiser en cuissarde”, a-t-elle cité.

“Du harcèlement quasi quotidien”

Même récit pour Isabelle Attard, députée (ex-EELV) : “C’était du harcèlement quasi quotidien de SMS provocateurs, salaces. Il y avait des moments où on en avait plus, c’était par salves… Et c’était plutôt quand on était à l’Assemblée, entre le mardi et le jeudi”, confie-t-elle. “C’était par exemple : j’aime bien quand tu croises tes jambes comme ça. C’était même crûment dans des réunions ou des déjeuners de travail le fait de me proposer d’être mon amant. Au début, c’est dit sur le ton de la rigolade. Et puis, cela devient vite très lassant, pénible.”

Qualifiant les premières accusations de “mensongères”, le député avait alors annoncé son intention de déposer plainte pour diffamation contre France Inter et Mediapart. L’élu n’a pas encore réagi aux nouveaux témoignages.