Guilaine Chenu et Françoise Joly forcées à céder leur place pour Elise Lucet

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(Photo : Martin Bureau/AFP)

C'est officiel depuis mardi: Guilaine Chenu et Françoise Joly seront prochainement remplacées par Elise Lucet. C'est au micro de Jean-Marc Morandini sur Europe 1 qu'elles ont accepté de parler pour la première fois de leur départ “d’Envoyé Spécial”. Mais l’animateur radio voulait visiblement leur faire dire quelque chose qu’elles ne souhaitaient pas dire, provoquant un embarras palpable.

Actuellement, la case du jeudi soir est occupée par “Envoyé Spécial”, puis en deuxième partie de soirée par “Complément d'enquête”. Périodiquement dans l'année, ces deux magazines laissaient la place à “Des paroles et des actes”, l'émission politique présentée par David Pujadas, ainsi qu'à “L'Angle éco” de François Langlet. Cette organisation ne survivra donc pas à la saison en cours. En mars dernier, le patron de l'info de France Télé, Michel Field, a en effet annoncé la fin de “Des paroles et des actes” au profit d'une nouvelle émission politique animée par le duo David Pujadas-Léa Salamé. Les changements ne s'arrêteront donc pas là, comme l’avait révélé Renaud Revel, le rédacteur en chef médias de “L'Express”.

“Les jeudis de l’Info”

En plus de cette nouvelle émission politique, la case du jeudi soir va ainsi être totalement repensée. Son nom : “Les Jeudis de l’Info”. Guilaine Chenu et Françoise Joly pilotaient depuis 16 ans le magazine d'enquête “Envoyé Spécial”. France 2 a annoncé que l'émission se poursuivait, mais que le duo de journalistes serait remplacé à la rentrée par Élise Lucet. Guilaine Chenu et Françoise Joly, qui restent tout de même sur France 2, ont réagi à cette décision pour la toute première fois au micro de Jean-Marc Morandini sur Europe 1, qui n’avait qu’une idée en tête : qu’elles réagissent à chaud sur ce qui peut être pris comme un camouflet.

Virées ? Pas virées ? “On passe la main !”, préfère Françoise Joly, reconnaissant cependant que leur départ était “la décision de la direction”. Elles ont expliqué que depuis plusieurs mois, elles travaillaient, avec Vincent Meslet, le directeur de France 2, au "renouvellement“ du programme d'information. ”Il n'y avait aucune question taboue, assure Guilaine Chenu. On a tout abordé, dont la question de notre éventuelle succession. On a toujours dit à Vincent que l'on n'était pas propriétaire de notre case. ‘Envoyé Spécial’ a existé avant nous et existera après nous. Et c'est le plus grand cadeau qu'on puisse nous faire !

"On ne sait pas ce qu’il s’est passé”

Mal à l’aise, les deux animatrices n’ont eu de cesse d’essayer d’esquiver les questions, demandant à ce que Jean-Marc Morandini les pose plutôt à leur direction. “C’est leur choix. On ne sait pas ce qu’il s’est passé. Ça a été rapide. On n’a pas découvert la décision dans la presse. Il y a eu des rumeurs, on a voulu que ça cesse.” déclare Guilaine Chenu. Ne citant jamais le nom de Michel Field, le patron de l'info de France Télévisions, les deux journalistes ont semblé manquer cruellement de sincérité et pratiquer la langue de bois, face aux questions insistantes de Jean-Marc Morandini.

Lorsqu'il leur a demandé à de multiples reprises si Elise Lucet était selon elles “un bon choix”, Guilaine Chenu et Françoise Joly ont été piégées par leur langue de bois. “Elle incarne le service public absolument. Elle a rencontré son public avec une autre marque. C'est le choix de la direction et il est respectable, tout à fait respectable”, a répondu dans un premier temps Françoise Joly. “Donc c'est un bon choix ?”, a une énième fois demandé leur intervieweur. “Oui, c'est le bon choix… de la direction de l'info” répondent les deux journalistes ? Bref, aucune des deux n’a pu dire qu’il s’agissait d’un bon choix. Forcément : ce n’était pas le leur.

Un peu de réconfort tout de même : Guilaine Chenu et Françoise Joly ont révélé que Vincent Meslet leur avait proposé de présenter désormais des “soirées exceptionnelles de débat de société en prime le mardi” avec des reportages. “C'est un projet qui nous intéresse beaucoup, beaucoup, beaucoup”, a confié Guilaine Chenu, précisant qu'il y aurait 6 à 10 de ces émissions par an.