Etats-Unis : Donald Trump connaît une mauvaise passe

AFP

Sondages en berne, caisses vides, restructuration des équipes et une Hillary Clinton plus offensive que jamais… A moins de cinq mois de l'élection présentielle aux Etats-Unis, Donald Trump se trouve dans une mauvaise passe.

Ces signes ne présagent rien de bon pour le candidat qui n'a toujours pas été officiellement nommé par son parti. S'il ne parvient pas à se relever il n'est pas impossible qu'à la convention républicaine de juillet les délégués désignent une autre personne pour les représenter dans cette course à la Maison blanche.

Des difficultés financières

Les chiffres de levée de fonds pour le mois de mai sont tombés lundi. Et ils ne sont pas fameux ce qui a quelque peu affolé un peu plus le camp républicain. Donald Trump a récolté 3,1 millions de dollars contre 26,4 millions pour Hillary Clinton, dont la trésorerie, au 1er juin, affichait un solde de 42 millions contre un peu plus de 1 million pour le républicain.

Il faut toutefois relativiser ces données. Le milliardaire a des ressources personnelles qui ne sont pas négligeables. Il peut également s'appuyer sur les grands donneurs du parti qui feront tout pour barrer la route à Hillary Clinton, en finançant notamment des spots de télévision égratignant l'image de la candidate démocrate.

“S’il le faut, il pourrait y avoir une trésorerie illimitée car je mettrais l’argent de ma poche, comme je l’ai fait aux primaires à hauteur de plus de 50 millions de dollars”, a déclaré Donald Trump dans un communiqué.

Les difficultés financières du magnat de l'immobilier s’ajoutent à ses déclarations, qualifiées de “racistes” et condamnées par plusieurs responsables républicains. D'autres lui reprochent son incapacité à tenir sa promesse de “présidentialiser” ses prises de parole.

Restructuration des équipes

Donald Trump s'est séparé en début de semaine de son directeur de campagne Corey Lewandowski qui était aux côtés du milliardaire depuis qu'il s'est lancé dans la course à la Maison blanche il y a un an. Ce fidèle parmi les fidèles, était engagé depuis plusieurs mois dans une lutte de pouvoir avec une équipe de stratèges électoraux conduite par Paul Manafort, que Trump a recruté fin mars pour trouver des solutions à une éventuelle convention négociée.

Lewandowski estimait que le candidat républicain devait poursuivre sa campagne peu conventionnelle, caractérisée par un budget limité, une équipe restreinte et une structure minimale pour la levée de fonds. Selon lui, les victoires remportées lors des primaires démontraient l'efficacité de cette stratégie.

A l'inverse, l'équipe organisée autour de Paul Manafort plaide en faveur de plus de personnels et une stratégie plus classique. Paul Manafort aurait également préconisé un changement dans le ton des interventions parfois outrancières de Donald Trump mais il se serait fait réprimander pour ses remarques. Cette stratégie sera-t-elle payante ? Il est encore trop tôt pour le dire.

Hillary Clinton présidentiable

Le candidat républicain fait également face à une Hillary Clinton plus offensive que jamais. Elle a expliqué mardi qu'une accession de son rival républicain Donald Trump à la Maison blanche serait un désastre pour l'économie américaine, prévoyant une “récession Trump”. "Je ne dis pas simplement cela en raison de désaccords politiques classiques : les libéraux et les conservateurs disent que les idées de Trump seraient désastreuses", a-t-elle déclaré lors d'un discours prononcé à Columbus, dans l'Etat de l'Ohio.

“Les économistes à droite, à gauche et au centre de l'échiquier politique sont tous d'accord pour dire que Trump nous ferait retomber en récession”, a-t-elle affirmé.

S'exprimant sur Twitter pendant le discours de sa rivale, Donald Trump a répondu : "Je suis ‘le roi de la dette’. Cela m'a bien réussi en tant qu'homme d'affaires, mais c'est une mauvaise chose le pays. J'ai amassé des fortunes grâce à la dette, je vais réparer les Etats-Unis”.

Le discours d'Hillary Clinton dans l'Ohio, qui sera un Etat clef dans le scrutin du 8 novembre, était le deuxième dans lequel elle affirme que l'homme d'affaires est "inapte, par son tempérament” à diriger dans le pays.

Pour rappel, la convention d’investiture de Cleveland, du 18 au 21 juillet, devra mettre en scène l’unité du parti. Mais près de 400 des 2.472 délégués républicains se sont associés pour tenter de renverser Donald Trump, a rapporté le Washington Post.