Attentat à Magnanville : l'ancienne compagne de Larossi Abballa témoigne

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Photo : AFP

Sur France Info, une jeune femme se présentant comme l’ancienne compagne de Larossi Abballa (photo), responsable présumé du meurtre de deux policiers survenu lundi soir dans les Yvelines, explique une partie du parcours du jihadiste de 25 ans.

Douleur et questionnement. Deux jours après la mort de Jean-Baptiste Salvaing, 42 ans, et de sa compagne Jessica Schneider, 36 ans, l’heure est au recueillement un peu partout en France, et plus particulièrement dans les commissariats.

Lundi dernier, peu après 20 heures, le jihadiste présumé Larossi Abballa a mis à mort le couple à l’aide d’un couteau. Le drame s’est déroulé au domicile des deux fonctionnaires de police, dans les Yvelines, à Magnanville. Âgé de 25 ans, l'assaillant a prêté allégeance au groupe Etat islamique sur Facebook, en lançant une vidéo filmée en direct au sein de laquelle il s’évertue notamment à expliquer et justifier son geste en s’appuyant sur la propagande jihadiste.

Ce mercredi, une jeune femme se présentant comme l'ancienne compagne de Larossi Abballa, a pris la parole sur France Info. Elle affirme avoir eu une relation durant cinq années avec le tueur. Selon la radio, les deux jeunes gens se sont rencontrés au sein de la cité des Musiciens aux Mureaux. Après leur séparation, le contact reste.

Changement après la prison

Elle explique ainsi, sous couvert d'anonymat : “Après moi, il y a eu la religion. Il s'est rapproché de Dieu. Il a voulu faire ses prières correctement. Il me disait juste qu'il aimerait qu'un jour je devienne comme lui, que je porterai le voile. Mais à aucun moment il ne m'a jugée, ni n'a arrêté de parler avec moi parce que je n'étais pas voilée ou parce que j'avais un jean troué ou en cuir. A aucun moment”.

A sa sortie de prison toutefois, Larossi Abballa change de comportement : “Il s'était beaucoup isolé” affirme la jeune femme, ajoutant qu’il souhaitait désormais “prendre ses distances” et qu'il avait “changé d'amis”. Cette agent administratif dans une collectivité des Yvelines se souvient notamment de la réaction de son ex compagnon après les attentats du 13 novembre : “Il me disait :‘Tu as vu comment les médias parlent de notre religion ? Ce ne sont pas de vrais musulmans qui ont fait ça… C'est du n'importe quoi !”.

La nouvelle stratégie de Daech ?


Minute de silence

Trois jours avant son passager à l'acte, Larossi Abballa et son ancienne petite-amie sont toujours en contact. “Il m'a dit :'Il faut que je te voie dix minutes et qu'on se parle’, mais je ne pouvais pas, confie-t-elle. Je n'ai plus eu de nouvelles ensuite”.

Ce mercredi, François Hollande assistera sur les coups de midi à une minute de silence au ministère de l'Intérieur en mémoire des deux victimes. Les drapeaux du ministère ont quant à eux été mis en berne depuis mardi et ce pour trois jours dans le but de “marquer la profonde émotion de l'ensemble des personnels” après cet “abject assassinat”, a précisé le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve. En outre, François Hollande a pu s'entretenir avec Barack Obama après la tuerie d'Orlando ainsi que le double meurtre de Magnanville, comme le précise l'Elysée sur Twitter :

Rappel des faits

Un couple de policiers a été tué ce lundi soir dans les Yvelines par un assaillant se revendiquant de l'Etat islamique. La première victime, un policier en civil de 42 ans, a été poignardé à mort devant son domicile, situé à Magnanville.

Stupeur et émotion


Le forcené est ensuite rentré dans la maison de sa victime. Le Raid a été rapidement déployé sur place, des négociations ont été menées, en vain. Les forces du Raid ont donné l'assaut vers minuit, abattant le forcené. A l'intérieur de la maison, ils ont découvert le corps sans vie de la compagne du policier. Leur petit garçon, âgé de trois ans, était sain et sauf.Quelques heures après ce drame, Daesh a revendiqué l’attaque via l’agence Amaq, son canal habituel. Le parquet antiterroriste s'est saisi de l'enquête.“Toute la lumière sera faite” sur “la nature exacte” de “ce drame abominable”, a déclaré François Hollande. L’assaillant a été identifié. Il s’agit d’un homme de 25 ans, originaire de Mantes-la-Jolie et déjà connu du contre-terrorisme. Il avait été condamné en 2013 pour participation à une filière djihadiste entre la France et le Pakistan.