Secret de famille - Sarah, 49 ans : "Mes enfants ignorent que j'ai trompé leur père, et que j'ai été placée sous protection policière"

L'histoire ressemble au scénario d'un thriller, ou au pitch d'un roman policier. Et pourtant, les faits se sont bel et bien déroulés dans la vraie vie. En 2021, Sarah, à l'époque âgée de 46 ans, a rencontré un homme lors d'un déplacement professionnel. "C'est tellement cliché, le coup de la femme qui trompe son mari lors d'un déplacement. Mais ça a commencé comme ça. A l'époque, je pensais que le pire qui pourrait m'arriver serait que mon compagnon l'apprenne. Je me trompais."

Vidéo. Amal Tahir : "Arrêtons de penser qu’une femme qui trompe c’est plus dangereux parce qu’elle "aime" alors qu’un homme c’est que "sexuel""

Un coup d'un soir qui se transforme en relation longue durée

A l'origine, cette mère de famille pensait simplement vivre une aventure d'un soir. "Je ne vais pas me chercher d'excuses. Ma relation avec mon mari se passait bien, même si nous avions peu de rapports. Je n'étais pas solitaire ou délaissée. Je n'étais pas ivre. J'ai simplement rencontré cet homme qui m'a plu, et avec qui j'ai eu envie d'avoir un rapport sans conséquence."

Les deux amants d'un soir finissent pourtant par se recroiser, peu après. "On travaillait dans le même domaine, et il a été muté dans ma région. On s'est revus, et on a entamé une liaison régulière. On se voyait au moins deux fois par mois, en cachette. J'étais mariée, lui aussi. Donc nous avions tous deux intérêt à ce que cela reste un secret." Mais au bout de 18 mois, son amant lui fait une grande annonce. "Il m'a confié qu'il était tombé amoureux de moi. Qu'il allait quitter sa femme, et qu'il voulait que je quitte mon mari. Qu'on parte s'installer ailleurs, tous les deux."

Une rupture qui tourne au cauchemar

Sarah a immédiatement refusé la proposition de son amant. "Quitter ma famille, c'était hors de question. Je sais que ça peut paraître dissonant puisque je le trompais allègrement, mais j'aimais toujours mon mari, et je n'avais aucune envie de divorcer. Aucune envie non plus d'être la femme infidèle qui quitte son homme pour son amant, qui brise sa famille. Je lui ai dit non, et il a lâché l'affaire. Du moins, c'est ce que je croyais."

Au bout de quelques semaines, ce dernier revient à la charge. "Face à son insistance, j'ai fini par lui dire qu'il valait mieux mettre un terme à notre relation. Je n'étais pas amoureuse de lui, je ne voulais pas de la vie qu'il me proposait. Il était dévasté. Le lendemain, j'ai reçu un torrent d'insultes par message. Quelques jours plus tard, il a publié des photos intimes de moi sur les réseaux sociaux, avant de les supprimer quelques minutes plus tard. Puis, il a menacé de tout dire à mon mari."

Sur les conseils d'une amie, Sarah envisage d'abord de porter plainte, puis abandonne l'idée. "J'avais peur qu'on me dise que je l'avais bien cherché", glisse-t-elle. Finalement, elle prend son courage à deux mains, et avoue tout à son mari. "Je me doutais que mon ancien amant allait finir par le contacter, et je préférais qu'il l'apprenne de moi, avec de plates excuses. Je m'étais psychologiquement préparée à de la colère, à un divorce. J'ai été confrontée à des larmes, de la déception, et à une promesse : "Quoi qu'il arrive, je te protègerai. On va sauver notre couple, et il ne te fera jamais de mal." Ça m'a détruite. J'ai été étouffée par la culpabilité, mais aussi par la reconnaissance envers cet homme bafoué, prêt à malgré tout me protéger. Je ne méritais pas son amour."

Une première main courante, des menaces, et une agression

Finalement, c'est avec son mari que Sarah est allée déposer une main courante pour harcèlement. "Je pensais que maintenant que mon mari était au courant, mon ancien amant allait me lâcher. Mon compagnon m'a cependant recommandée de déposer une main courante, au cas où. J'avais tellement honte au commissariat, mais il a été avec moi de A à Z."

Malheureusement, la rage de l'homme ne s'est pas apaisée. "Il est venu me menacer verbalement deux fois, mais je n'ai rien dit à personne. J'avais peur de ressasser encore et toujours cette histoire auprès de mon mari." Et, alors qu'ils se croisaient lors d'un déplacement professionnel, l'ancien amant de Sarah est passé à l'acte. "Il m'a attendue sur le parking, et m'a propulsée contre une voiture, avant de me faire une clé de bras. Heureusement, les vigiles ont tout vu et ont pu intervenir immédiatement. Sinon, je pense qu'il m'aurait tuée."

Maintenu par les agents de sécurité, l'homme hurle à plusieurs reprises : "Je vais te buter, salope." Des propos réitérés lors de sa garde à vue, où il aurait évoqué sa volonté de tuer son ancienne maîtresse, avant de mettre fin à ses jours. "Je m'en sors avec une épaule déboîtée et un traumatisme crânien, ça aurait pu être pire", soupire la principale intéressée.

Une protection policière, et un secret de famille

Dans l'attente du procès, qui doit se dérouler prochainement, Sarah a été placée sous protection policière. "Si j'appelle la police, ils se déplacent immédiatement", explique-t-elle. Son ex-amant a d'ores et déjà écopé d'une ordonnance restrictive, mais a malgré tout réitéré ses menaces, et va donc devoir repasser devant la justice. "Mon mari sait tout, évidemment. Mais pas mes enfants. Ils pensent que j'ai été agressée par un voleur qui tentait de dérober mon véhicule. Aujourd'hui, mon seul espoir est qu'ils n'apprennent jamais mon infidélité. Leur père a réussi à me pardonner, mais je pense qu'eux m'en voudraient pour toujours", conclut-elle.

* Dans un souci d'anonymat, le prénom a été modifié.

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